L’abolition de l’esclavage est un jalon important dans l’histoire de l’île Maurice. Elle est célébrée au niveau national le 1er février comme une journée de commémoration des souffrances et des sacrifices endurés par les Mauriciens d’origine africaine et malgache essentiellement pendant les périodes sombres de l’esclavage et rappelle à chacun que la lutte contre les discriminations est un combat sans fin.
Les colonisations successives et la perpétuation de l’esclavage à l’île Maurice
En 1638, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales établit une colonie sur l’île Maurice. Elle entreprend d’abattre les arbres d’ébène et de développer les plantations de cannes à sucre et de tabac en tant qu’entreprises commerciales. Les Hollandais ont amené les premiers esclaves sur l’île en tant que main-d’œuvre, mais en 1710, ils ont abandonné l’île Maurice, incapables de la développer. Les Français ont alors pris le contrôle en se concentrant sur la production de canne à sucre. Cela signifiait l’arrivée de beaucoup d’autres esclaves pour travailler dans les plantations.
Napoléon Bonaparte a joué un rôle indirect dans la fin de la colonisation française de l’île Maurice. Suite à sa défaite à la bataille de Waterloo en 1815, la France a dû céder le contrôle de l’île aux Britanniques, qui l’ont ensuite développée en tant que colonie de l’Empire britannique. A ce moment, les esclaves représentaient environ 80 % de la population de l’île, la plupart venant de Madagascar et d’Afrique de l’Est.L’esclavage à l’île Maurice : un tragique asservissement
L’histoire de l’esclavage à l’île Maurice remonte au début de la colonisation européenne de l’île au XVIIIe siècle et en plein essor de la traite négrière. Les esclaves étaient soumis à des conditions de travail brutales et à une violence constante de la part de leurs propriétaires. Ils étaient souvent battus, mal nourris et logés dans des conditions insalubres. Les esclaves ne disposaient d’aucun droit et étaient considérés comme la possession de leurs propriétaires. Malgré ces conditions difficiles, les esclaves ont continué à résister et à lutter pour leur liberté. Des révoltes d’esclaves ont eu lieu à plusieurs reprises, notamment en 1811 et en 1825, mais elles ont toutes été violemment réprimées par les autorités coloniales.Les dates clés de l’abolition de l’esclavage
Cependant, la pression internationale en faveur de l’abolition de l’esclavage commence à s’intensifier au début du XIXe siècle. En 1807, le Parlement britannique avait déjà interdit la traite des esclaves en Grande-Bretagne, mais cela n’a pas empêché les marchands britanniques de continuer à importer des esclaves dans les colonies britanniques. En 1833, le gouvernement britannique adopte finalement le Slavery Abolition Act, qui déclare l’abolition de l’esclavage dans toutes les colonies britanniques. Il faudra plusieurs mois avant que Maurice ne fasse de même le 1er février 1835, devenant ainsi la dernière des colonies britanniques à abolir l’esclavage.
Les planteurs ont reçu une compensation de deux millions de livres sterling pour la perte de leurs esclaves. Alors que l’esclavage avait cessé, l’afflux de travailleurs se poursuivit avec l’arrivée de travailleurs engagés, venant cette fois-ci principalement du sous-continent indien. L’arrivée des travailleurs engagés est commémorée par un jour férié à Maurice le 2 novembre.Le Morne, le lieu de célébration officiel de l’abolition de l’esclavage à l’île Maurice
Au Morne Brabant, à Maurice, la falaise raconte une histoire tragique de l’abolition de l’esclavage. Cette montagne imposante était le refuge des esclaves en fuite, qui ont formé des communautés isolées et autonomes. Le 1er février 1835, lorsque les esclaves ont appris leur libération, plutôt que de célébrer leur liberté, certains ont choisi de se jeter dans le vide, préférant la mort à l’inconnu de la liberté. D’autres les imitèrent, pris de peur à la vue de soldats.
L’île Maurice est l’un des rares pays au monde à avoir célébré de manière formelle l’abolition de l’esclavage, un événement qui a marqué l’histoire de l’île. Les cérémonies de commémoration ont lieu chaque année, le 1er février. L’abolition de l’esclavage à Maurice est commémorée au Monument international de la Route de l’esclave sur la péninsule du Morne, qui a ouvert ses portes le 1er février 2009, sur un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les découvertes et les histoires traditionnelles ont transformé le site du Morne en un monument symbolisant le combat des esclaves pour la liberté et leur sacrifice. Le Morne a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008. Le Morne Heritage Trust Fund a été créé le 28 mai 2004. Il a pour objet de promouvoir, de préserver et d’informer les gens sur l’importance mondiale du site du Morne. Le site a été préservé et est maintenu en vue de préserver ce patrimoine et de le partager.
https://whc.unesco.org/en/list/1259La célébration consiste en un dépôt de gerbes et des discours pour honorer les ancêtres qui ont lutté pour la liberté des esclaves et pour reconnaître les souffrances subies. La cérémonie officielle est généralement suivie d’un spectacle musical, tandis que des milliers de Mauriciens pique-niquent sur la splendide plage publique du Morne.
Une autre cérémonie importante se déroule à Mahébourg, un village situé dans le sud-est de l’île. C’est là que les esclaves ont été amenés pour la première fois à l’île Maurice. La cérémonie consiste en un dépôt de gerbes de fleurs et des discours pour rappeler l’importance de l’abolition de l’esclavage et la nécessité de continuer à lutter contre toutes les formes de discrimination.
L’abolition de l’esclavage à l’île Maurice en 1835 est un événement historique majeur qui a eu un impact profond sur la société mauricienne et sur l’histoire de l’île. Cet événement a marqué la fin d’une période sombre de l’histoire de l’île, caractérisée par l’exploitation et la souffrance des esclaves d’origine africaine et malgache. Les cérémonies de commémoration de l’abolition de l’esclavage à l’île Maurice sont un moment important pour se souvenir du passé et de l’importance de la liberté. Elles permettent également de célébrer la richesse culturelle de l’île et de rappeler que la lutte contre toutes les formes de discrimination doit se poursuivre.