5 critères à retenir...
- SUR-MESURE
- Feel at Home
- AUTHENTICITÉ
- ÉTHIQUE
- INTIMITÉ
Les légendes de l’île Maurice sont anciennes et surtout de tradition orale. Elles s’élaborent souvent et se racontent à partir de l’Histoire. Elles peuvent devenir des chefs d’œuvres de littérature ou être le précieux reflet de traditions et de croyances anciennes, qui peu à peu disparaissent. Une excellente raison de se plonger dans un monde imaginaire et fascinant avec deux légendes, connue et méconnue, de l’île Maurice !
Le naufrage du vaisseau le plus célèbre de l’île Maurice a lieu en 1744, près de l’île d’Ambre, sur la côte nord-est. Le vaisseau de la Compagnie française des Indes orientales, lancé en juillet 1736, effectuait alors son quatrième voyage sous la direction du capitaine Richard de Lamarre. L’équipage était composé de 149 hommes, 13 passagers et 30 Noirs embarqués à Gorée.
En raison de manœuvres périlleuses effectuées lors d’un très mauvais temps, le grand mât et le mât d’artimon du Saint-Géran furent coupés nets. Dans la panique qui s’ensuivit, les chaloupes et les canots de sauvetage furent brisés par leurs chutes. Le vaisseau commença à sombrer et les passagers et les marins se jetèrent à l’eau. Hélas, tous périrent noyés et 183 morts furent à déplorer lors de ce drame.
Le naufrage du Saint-Géran a connu une renommée internationale grâce au chef-d’œuvre de Bernardin de Saint-Pierre « Paul et Virginie ». L’auteur, de passage à Maurice, s’en inspira pour écrire l’histoire d’un amour impossible entre la douce Virginie et Paul, deux adolescents nés de mères célibataires dans cette ancienne Isle de France coloniale et très puritaine. Leur amour naissant va à l’encontre des bonnes mœurs de la société d’alors. Virginie a été envoyée en France contre son gré afin d’y recevoir une éducation conventionnelle et l’héritage d’une tante. De retour pour l’île Maurice, le Saint-Géran au bord duquel elle voyage, est pris dans une tempête et brossé sur les récifs.
Virginie, prude et chaste demoiselle, refuse de quitter ses vêtements devant un marin qui l’exhorte à le faire pour se jeter à l’eau. Entravée et gênée par les longs pans engorgés d’eau de sa robe, sacrifiant sa vertu au péril de sa vie, Virginie se noie, au grand désespoir de Paul qui en meurt de chagrin.
La légende de Paul et Virginie est si tenace qu’une tombe leur est dédiée à proximité du Jardin de Pamplemousses et un monument érigé à leur mémoire à Poudre d’Or.
Avec la légende de Paul et Virginie, l’île Maurice participe et s’inscrit dans la lignée des grandes histoires d’amour impossible, à l’instar de Roméo et Juliette ou Tristan et Iseult.
Le petit village côtier d’Anse la Raie, sur la côte nord-est de l’île Maurice et très proche de Mythic Villas & Suites à Grand-Gaube, aurait été, selon la légende, le théâtre d’un drame qui fit émerger le courage d’un jeune homme particulièrement courageux.
La magnifique baie turquoise le long de la route côtière du nord-est de l’île Maurice invite au farniente et à la baignade dans ses eaux cristallines. Pourtant, selon la légende, le petit village de pêcheurs qui vivaient là il y a fort longtemps, fut la proie de bien des tourments. En effet, la seule sortie possible vers le large était une passe étroite qu’empruntaient les pêcheurs chaque jour pour ramener les poissons qui nourriraient leurs familles.
Voilà qu’un jour où rien ne laissait présager le pire, une barque se préparait à franchir la passe quand soudain, l’eau se mit à bouillonner tout autour. Une immense silhouette sombre, bien plus large que l’embarcation, se glissa dessous. Effrayés, les pêcheurs se penchèrent par-dessus bord pour tenter de découvrir ce qu’il en était. C’est alors que surgit des eaux tel un fantôme, une grande aile noire qui frappa furieusement la barque et brisa le fragile esquif. Pris par surprise, affolés, les pêcheurs se noyèrent sous les yeux impuissants des villageois. Alors, s’élevant de la mer tel un cerf-volant, une raie Manta immense de plus de six mètres d’envergure bondit avant de replonger sur les bois brisés de la barque, sa courte queue fouettant les flots. De son flanc sortait la tige brisée d’un harpon. Tous reconnurent immédiatement la bête qu’ils avaient pourchassé l’année dernière et tenté en vain de capturer…
Le village était atterré… La raie Manta, appelée « le diable des mers » en raison de ses deux cornes et de son apparence effrayante, avide de vengeance, ne quittait plus la passe, empêchant ainsi les pêcheurs d’aller chercher de quoi se nourrir. Les pirogues gisaient sur la plage, inutiles et les hommes pleuraient leur impuissance. La famine menaçait, car la pêche était la seule source de nourriture. Tous les inconscients qui se risquaient à affronter le monstre marin mouraient noyés…
Alors, Golo, jeune homme plein de courage et d’audace, eut une idée folle, donc il ne parla à personne. En secret, des jours entiers, il s’enfonça dans la forêt où il élaborait son plan désespéré. Et puis, un matin, bien avant l’aube, Golo se tint sur la plage, un énorme pieu de bois sur l’épaule. Il l’avait taillé dans l’arbre le plus dur qu’il avait trouvé. Il avait également fabriqué un radeau avec des bambous. Il devait faire vite et ne pas être surpris par quelqu’un du village qui l’aurait dissuadé d’entreprendre un acte aussi insensé. Il fixa solidement le pieu au centre du radeau et se glissa dans l’eau fraîche en poussant le radeau. Il tremblait autant de froid que de peur, mais il ne pouvait laisser les villageois mourir de faim. Il se rapprocha des récifs en faisant le moins de mouvements possibles pour ne pas alerter la raie, toujours aux aguets. Il dirigea le radeau vers l’entrée de la passe et le laissa dériver au gré des courants. Il n’avait droit qu’à une seule chance et il le savait…
Le radeau oscillait doucement sur les flots quand soudain, la mer fut prise de frissons et une écume grise recouvrit les eaux. La raie Manta surgit tel un mauvais génie et bondit hors de l’eau, avant de retomber brutalement sur le petit radeau. Elle s’empala sur le pieu et ses ailes battirent furieusement les flots de longues heures. Le bruit avait réveillé les villageois qui sortirent sur la plage où Golo, épuisé, venait d’arriver. Tous assistèrent à la longue agonie du monstre marin, puis on remorqua son corps jusqu’au rivage. Golo fut célébré comme le héros qu’il était et le village put faire de bonnes réserves de nourriture pendant des mois.
Les légendes ont pour but d’exacerber nos peurs les plus anciennes et ne contribuent pas toujours à la valorisation et à la protection de la faune et à la flore. Les raies que vous croiserez en snorkeling dans les eaux transparentes de l’île Maurice sont tout à fait pacifiques et magnifiques à observer.